Intégration d’un atelier « poules pondeuses » dans un système de culture diversifié

Gestion des bioagresseurs, régulation des couverts végétaux sous les vergers, production d’œufs et de fertilisants : l’association de poules pondeuses aux cultures peut apporter de nombreux services, expérimentée dans le cadre du projet ST0P.

La traque à l’innovation réalisée au démarrage du projet ST0P (voir notre actu ST0P aux pesticides de synthèse [Projet]) ainsi que les ateliers de co-conception avaient permis de relever à plusieurs reprises une volonté d’introduire des volailles dans les systèmes de culture. L’Armeflhor s’est proposé d’évaluer ce dispositif, novateur et encore peu pratiqué chez les agriculteurs, sur son observatoire piloté de la station expérimentale de Saint-Pierre.

Les bénéfices attendus sont divers. Les poules contribuent à renforcer la gestion des bioagresseurs, notamment des mouches des fruits et des légumes, par leur consommation de pupes et larves d’insectes au sol. L’intégration de cet atelier « volailles » sous les vergers du système de l’Armeflhor permet une régulation des couverts végétaux en limitant les passages chronophages de débroussailleuse. Par ailleurs, le fumier de volailles peut être valorisé sur le système de culture. La litière présente dans le poulailler peut une fois compostée être étendue sur les zones maraichères. De plus, le parcours libre des poules sous les vergers participe à la fertilisation des fruitiers.

Les poules améliorent la rentabilité économique du système en limitant les coûts liés à l’utilisation d’intrants et en augmentant les rendements et la qualité des productions. Le choix s’est porté sur l’introduction de poules pondeuses, pour diversifier les sources de revenus avec la production d’œufs.

L’Armeflhor a souhaité que la conduite de cet atelier se fasse dans le respect du cahier des charges de l’Agriculture Biologique pour permettre une évaluation maximum des coûts d’installation. Pour gérer l’enherbement et éviter un surpâturage, le principe du pâturage tournant dynamique a été adopté. Cette technique consiste à diviser la zone pâturable en plusieurs parcs de petite taille et à effectuer une rotation des animaux entre chaque parc, avec un temps de séjour court pour assurer une consommation régulière du couvert herbacé.

Le poulailler mobile a été réalisé en collaboration avec le pôle Mécanisation-Autoconstruction de l’Armeflhor (Dominique Traullé) de l’élaboration des plans jusqu’à la construction. Des visites chez les éleveurs de volailles ainsi qu’une réunion de travail avec ces derniers ont été organisées afin de recueillir leur avis et de s’assurer que le prototype du poulailler répondait aux difficultés quotidiennes rencontrées dans les élevages. La construction a démarré en décembre 2021 au cours d’une formation à l’autoconstruction dédiée aux agriculteurs, leur permettant d’acquérir les bases de la soudure et de la découpe du métal.

Les retours d’expérience sur la construction et les premiers mois d’observation de cet atelier « poules pondeuses » en pâturage tournant sur la parcelle du projet ST0P ont été présentés lors du séminaire écopaturâge « Méthode alternative à la gestion de l’enherbement et des ravageurs » organisé par l’EPLEFPA FORMA’TERRA le 23 mai 2023 (voir notre actu L’Armeflhor au Séminaire Ecopâturage du 23 mai 2023) . A cette occasion, un guide a été élaboré « Le Roulapoul de l’Armeflhor – Retours d’expérience et plan détaillé » pour être distribué aux professionnels (téléchargeable dans le menu déroulant ci-dessous).

Vos contacts

Rachel Graindorge – rachel.graindorge@armeflhor.fr

Dominique Traullé – dominique.traulle@armeflhor.fr

Partenaires techniques

Le projet Ecophyto Dephy Expé ST0P (Systèmes de production Tropicaux Zéro Pesticide de synthèse) est un projet partenarial impliquant l’Armeflhor, la Chambre d’Agriculture, le Cirad, l’EFLEFPA Forma’terra et la FDGDON.

Financements

Action du plan Ecophyto piloté par les ministères en charge de l’agriculture, de l’écologie, de la santé et de la recherche avec l’appui technique et financier de l’Office français de la biodiversité, et co-financée par l’Union Européenne et l’ODEADOM dans le cadre du Programme de développement rural de La Réunion/FEADER 2014-2020.