ARMEFLHOR
1, Chemin de l’Irfa, Bassin Martin – 97410 Saint-Pierre – La Réunion
Tél : 0262 96 22 60

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Accompagner la compétitivité de l'agriculture réunionnaise grâce aux réseaux de référence

À La Réunion, l’agriculture joue un rôle crucial, non seulement pour l’autonomie alimentaire mais aussi pour le dynamisme économique local. Pourtant, les défis ne manquent pas : aléas climatiques, coûts de production élevés, pression sur les ressources humaines… Face à ces enjeux, le projet Réseaux de Références en productions de Diversification Végétale (RRDV) se révèle être un levier puissant. Porté par l’ARMEFLHOR, en collaboration avec l’ARIFEL, la Chambre d’Agriculture 974, l’ACTA et l’Idele, ce programme propose une approche innovante pour accompagner les agriculteurs dans l’amélioration de leurs pratiques et de leur rentabilité. 

« L’agriculteur est avant tout un chef d’entreprise. Pour réussir, il doit disposer d’outils solides pour piloter son exploitation, évaluer sa rentabilité et prendre des décisions stratégiques », souligne Jean-Paul Ramsamy, représentant du Conseil Départemental. Le projet RRDV répond à cette ambition en offrant aux agriculteurs des cas types détaillés qui servent de repères technico-économiques. 

Le cas type : une boussole pour l’agriculteur 

Au cœur du projet se trouve un concept clé : le cas type. Conçu comme une boussole, il modélise une culture spécifique dans un contexte défini (sol, climat, organisation de l’exploitation). Pour construire ces cas types, techniciens et agriculteurs collaborent étroitement à partir de suivis sur le terrain et d’analyses rigoureuses. 

Prenons l’exemple de la mangue José ou de l’ananas Queen Victoria. Ces cultures dites « pivots » sont observées pendant plusieurs cycles pour collecter des données précises sur les rendements, les coûts de main-d’œuvre, ou encore les intrants nécessaires. Ces informations permettent de dégager des itinéraires techniques optimisés et de comprendre les leviers de rentabilité. 

« Ce projet va bien au-delà de la simple collecte de données », explique Mathilde Heurtaux, référente ACTA. « En construisant ces cas types, nous donnons aux agriculteurs des outils pour anticiper les changements climatiques, économiques ou même réglementaires. Ils peuvent ainsi mieux piloter leur exploitation et adapter leurs choix. » 

Des enseignements clés pour le territoire 

Les premiers cas types publiés début 2024 révèlent des enseignements précieux pour les agriculteurs réunionnais. D’abord, ils mettent en lumière le poids important de la main-d’œuvre dans les coûts de production. « Beaucoup d’agriculteurs sous-estiment encore la valeur de leur propre travail ou celui de leur famille, ce qui fausse la lecture de leur rentabilité », note Jean-Paul Ramsamy. Cette prise de conscience pousse à explorer des solutions comme la mécanisation ou la mutualisation des équipements. 

Ensuite, les données montrent que certaines cultures, comme l’oignon Rose Bourbon, dépendent encore fortement des aides publiques pour rester rentables. Les subventions POSEI ou FEADER jouent un rôle crucial, mais le projet explore aussi des voies pour réduire cette dépendance, notamment par le développement de services agricoles innovants. 

Enfin, le projet souligne l’importance de l’organisation collective. Les producteurs engagés dans des coopératives ou organisations de producteurs (OP) bénéficient souvent d’un meilleur accès aux marchés et d’une valorisation plus stable de leurs produits. Un exemple flagrant est celui de la filière ananas, où l’adhésion à une OP a permis d’écouler efficacement la production malgré les contraintes insulaires. 

Réunion de restitution

Une dynamique collaborative pour des résultats concrets 

Le succès du projet repose sur une collaboration étroite entre des acteurs clefs du secteur agricole réunionnais. L’ARMEFLHOR assure la coordination locale, l’ARIFEL et la Chambre d’Agriculture réalisent les suivis pluriannuels des producteurs. L’Acta en tant que maître d’œuvre national, assure le pilotage du projet, la coordination et l’animation inter-DOM, ainsi que la valorisation des résultats. L’Institut de l’élevage (Idele) apporte un appui méthodologique précieux à ce projet, qui s’inspire de l’expérience des réseaux d’élevage INOSYS et des réseaux de références mis en place dans les DOM sur les filières animales. 

Mathilde Heurtaux insiste sur cet aspect : « L’objectif est de construire des outils utilisables par tous, mais surtout pertinents dans le contexte local. C’est un travail de longue haleine, mais les résultats sont là : une meilleure compréhension des coûts de production et des marges de progrès techniques. » 

Les cas types ne se contentent pas de photographier une situation : ils servent aussi de simulateurs pour tester l’impact de scénarios futurs (variations de prix, aléas climatiques). Cette capacité à anticiper renforce leur utilité, tant pour les agriculteurs que pour les décideurs publics. 

Vers une agriculture durable et performante 

Les perspectives du projet sont nombreuses : étendre les cas types à d’autres cultures, intégrer des données post-récolte (conditionnement, transport), ou encore accélérer la restitution des résultats grâce à des outils numériques. Mais au-delà des chiffres, ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui bénéficient directement de ce travail. 

« Ce projet, c’est aussi une manière de valoriser les compétences des producteurs et de leur donner les moyens de s’adapter à un monde en constante évolution », conclut Jean-Paul Ramsamy. « En renforçant les capacités locales, avec l’appui d’acteurs comme l’ARMEFLHOR, et l’ARIFEL, nous construisons une agriculture réunionnaise plus résiliente, plus performante et tournée vers l’avenir. »

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